Tout communicateur peut se trouver un jour devant un groupe
  qui n'a pas envie d'être là - qui a des préoccupations
  "autrement plus importantes que d'écouter cet orateur !".
  Ou pire : qui est carrément négatif ou hostile.

  C'est une situation difficile à vivre. La plus grosse erreur
  que vous puissiez faire, c'est de croire que le groupe vous
  en "veut". Ne le prenez pas personnellement. Si votre public
  est hostile, il l'est, la plupart du temps, à cause de la
  situation, de l'organisation, mais pas à cause de vous !

  Évitez surtout de :

  - faire comme si vous ne vous étiez aperçu de rien, ignorer
    le problème

  - vous embarquer dans une bagarre, menacer

  - prêcher ou moraliser

  - donner votre avis, vos conseils

  - donner des ordres

  - ridiculiser ou diminuer le problème

  - faire de l'humour ou détourner l'attention.

  Si vous voulez mener à bien votre tâche de communicateur
  malgré les circonstances difficiles, vous devez sacrifier
  un peu du temps de votre communication.

  Vous pouvez :

  1. Reconnaître la situation et continuer.

  Dites-leur que vous savez : "Je comprends vos inquiétudes
  mais...".

  Dans bien des cas, s'ils se sentent entendus, ils écoutent
  mieux !

  2. Affronter le problème de face.

  Dites au groupe que vous êtes conscient de son problème.
  Dites-lui aussi comment vous vous sentez face à son
  attitude, et comment celle-ci va affecter l'efficacité du
  travail que vous avez à réaliser ensemble.

  Proposez à vos participants de décider eux-mêmes du moyen
  à trouver qui les ferait changer d'attitude, pour être
  présent à ce qui va suivre.

  Le groupe trouvera une solution, agira en adulte et se
  sentira responsable.

  3. Lancer une discussion.

  Laissez les gens "vider leur sac". Vous intervenez à peine.

  Votre contribution est de fixer une durée à cette discussion
  et d'encourager les gens à tout dire. Vous dépassionnez
  ainsi le problème, vous le rendez plus concret, et surtout
  vous le "cloisonnez", en le séparant bien du sujet que vous
  traitez.

  4. Inviter à la réflexion.

  Dans ce cas, votre rôle est plus actif. Vous les poussez à
  approfondir le problème, à expliquer leurs pensées plus en
  détail.

  Votre rôle est de guider cette réflexion de groupe et de
  la ramener sur le droit chemin si elle s'en écarte
  (2 participants qui se bagarrent, un autre qui monopolise
  la parole, celui qui s'enlise ou répète toujours la même
  chose !).

  5. Écouter activement.

  Surtout, ne montrez jamais votre impatience. Ne tambourinez
  pas sur la table tout en regardant par la fenêtre, ou en
  examinant vos notes pendant la discussion.

  Pour votre interlocuteur, le moment où il parle de son
  problème est profond et important. Regardez-le pendant
  qu'il s'exprime, posez-lui des questions et montrez-lui
  votre intérêt.

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Que faire lorsqu'un de vos auditeurs s'ennuie ouvertement
ou semble hostile ?

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  Même le communicateur le plus chevronné se sent désorienté
  lorsqu'il s'aperçoit qu'un auditeur a l'air de s'ennuyer
  ou d'avoir une expression désagréable sur son visage.

  Voici quelques conseils pour ne pas vous laisser influencer :

  1. Analysez toujours bien votre auditoire avant de faire
     votre communication.

  Cela fait partie de la préparation d'une communication.
  Vous en saurez plus sur l'attitude de votre public vis-à-vis
  du sujet et vis-à-vis de vous-même.

  Partez à la chasse aux renseignements. Si vous manquez
  d'informations sur une personne, contactez-la. Plus vous en
  savez, mieux vous pouvez vous préparer, plus vous vous
  sentirez sûr de vous !

  2. Ne le prenez pas personnellement.

  Dans un groupe, il y a toujours quelqu'un qui a un problème
  personnel, ou un problème de santé, ou autre. Vous n'y êtes
  vraiment pour rien. Ce n'est pas à vous qu'il en veut
  personnellement. Sa distraction ou sa mauvaise humeur sont
  indépendantes de vous ou de la situation de communication.
  Pensez à son foie malade et à ses problèmes, plutôt qu'aux
  attaques personnelles qu'il essaye de faire.

  3. Gardez un contact visuel "raisonnable".

  La tendance naturelle du communicateur c'est soit d'éviter
  de regarder la personne qui le gêne, soit, au contraire,
  d'essayer de l'influencer par le regard et donc de ne plus
  le quitter des yeux.

  Les 2 solutions sont mauvaises. Ne pas le regarder augmente
  peut-être votre confort personnel, mais cela au risque de
  perdre définitivement son attention, et donc, du même coup,
  toute possibilité d'adhésion à votre proposition.

  Et si c'est justement cet auditeur-là qui est le
  décisionnaire ? Vous voyez le désastre ! Si, en revanche,
  vous le regardez trop, c'est le reste du groupe que vous
  perdez !

  Continuez donc à donner votre regard à tout le groupe.
  Si, pour vous remonter le moral, vous vous attardez un peu
  plus sur un visage souriant, personne ne vous en voudra.

  4. Ne lui donnez pas plus d'importance qu'aux autres.

  Essayer, par tous les moyens, de le mettre dans "le coup"
  n'est pas une bonne solution non plus. Comme il n'a déjà
  pas envie de participer, vous risquez de le mettre mal à
  l'aise, ou même de réveiller son agressivité. Le reste du
  groupe se sentira négligé et risque de tomber, lui aussi,
  dans une ambiance négative. Ne sacrifiez pas le groupe
  pour un Individu.

  Et, surtout, n'agressez pas la personne "inattentive"
  (du style "cela n'a pas l'air de vous intéresser..." ou
  "si cela ne vous intéresse vraiment pas, vous pouvez
  sortir..."). La dynamique de groupe fait que vous risquez
  de vous mettre tout le groupe à dos. En vous attaquant
  à un membre d'un groupe, tout le groupe dont il fait
  partie se sent agressé.





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            Dans le prochain numéro

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-> Comment montrer du doigt sans être impoli

-> Comment éviter les conflits entre fumeurs et non fumeurs
   lors d'une réunion

-> Comment régler le problème des pourboires
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